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03/10/2012

Un envoi de Jean-François COPE

Cher ami,

Veuillez trouver ci-joint un article de presse, relatant mes propositions pour notre mouvement.

 Je vous souhaite une bonne lecture.

 Bien amicalement.

 Jean-François Copé

Retrouvez toute mon actualité sur mon site internet : www.jeanfrancoiscope.fr

[Nous publions un long extrait de cet entretien avec les journalistes du Point :]

Propos recueillis par Saïd Mahrane

et Sylvie Pierre-Brossolette

Le Point : La liberté de caricaturer doit-elle être

absolue ?

Jean-François Copé : Elle doit être évidemment pleinement

respectée. La liberté d’expression n’est pas

négociable en France. Mais cette liberté peut s’exercer

en tenant compte des circonstances ou de la portée

des propos ou des traits d’humour, notamment

dans un contexte de tensions internationales aussi

fort et irrationnel. Chacun doit partager un temps

de coresponsabilité. Si jamais un malheur arrive

dans une école française d’un pays du Proche ou du

Moyen-Orient, chacun devra se regarder dans sa

glace et se demander s’il a eu raison de céder à la tentation

de la provocation.

François Fillon n’a pas fait preuve des mêmes

nuances…

Chacun réagit selon son tempérament.

Au sujet de l’immigration, Nicolas Sarkozy avait

posé une question contestée dans sa formulation :

y a-t-il trop d’immigrés en France ? Votre réponse ?

Les vraies questions sont : le nombre d’immigrés résidant

en France est-il compatible avec la capacité

de l’Etat français de réussir leur intégration ? La

France est-elle en situation de permettre le parcours

d’intégration de chacun de ces étrangers ? Ma réponse

est que nous n’y arrivons pas, car nous manquons

d’emplois, de logements et que notre école

est largement en situation d’échec.

L’UMP, dans l’opposition, peut-elle avoir

une emprise sur la société ?

Mon idée est que l’UMP propose une véritable révolution

civique. Les socialistes ont tous les pouvoirs,

mais, compte tenu de la dégradation extrêmement

rapide de la situation, l’UMP ne peut pas attendre

2017 pour incarner l’alternance. Contrairement à

ce que pensent certains, je ne crois pas que l’opposition

ne puisse rien faire pour empêcher la gauche

de mettre en oeuvre son programme. Plutôt que de

nous résigner, je dis que nous avons un devoir de

combativité et de proposition, comme nous l’avons

fait sur la hausse de la CSG pour les retraités – le

gouvernement a reculé –, comme nous le faisons

aussi sur le droit de vote des étrangers. Je propose

donc que, dès maintenant, le parti invite les Français

à s’engager dans l’action publique par la voie associative,

le soutien scolaire, l’aide aux victimes, l’accompagnement

de jeunes créateurs d’entreprise et

la recherche d’emploi. Nous allons en appeler à des

cadres retraités, professeurs à la retraite, avocats qui

pourraient donner une consultation par mois, les

chambres de métier pour l’accompagnement… L’UMP

se déploiera sur tout le territoire pour proposer un

service à la population.

Avez-vous des regrets s’agissant du quinquennat

précédent ?

L’histoire commence déjà à rendre justice à Nicolas

Sarkozy : il n’y a qu’à voir combien les débuts calamiteux

de la présidence Hollande font déjà regretter

son action. Et tous ceux qui voudraient, a posteriori,

s’en prendre à son bilan ou à sa personne me trouveront

sur leur chemin. Maintenant, sur trois ou

quatre sujets, avec le recul, nous aurions sans doute

pu aller plus loin : la fusion des départements et des

régions ; l’immigration, que nous aurions pu mieux

maîtriser ; la fiscalité antidélocalisation, adoptée

trop tardivement, et le maintien de la durée légale

du temps de travail à 35 heures, auquel je proposais

qu’on substitue une négociation par branche et par

entreprise. Par ailleurs, j’avais demandé, en vain, au

gouvernement la suppression des triangulaires aux

législatives.

Votre sarkozysme est-il crédible au regard

de votre parcours ?

Le mien l’est totalement, car chacun connaît l’histoire

de ma relation avec Nicolas Sarkozy, faite de

hauts et de bas. Entre nous, le vrai changement est

venu de cette campagne présidentielle, au moment

où le candidat était au plus bas dans les sondages, où

les notables l’abandonnaient et où seul le peuple des

militants croyait encore en lui. C’était une évidence,

je devais m’engager à fond pour lui. Il s’est créé dans

cette période entre lui et moi, et entre les militants

et nous, une relation singulière empreinte d’une dimension

affective comme je n’en avais jamais rencontré

de ma vie en politique depuis Jacques Chirac

en 1994. Cela a forgé entre nous une grande complicité

personnelle. Elle m’a paru d’autant plus forte

que je voyais dans le même temps un certain nombre

de ceux à qui il avait beaucoup donné se mettre

assez largement en retrait dans cette campagne. Ils

l’ont d’ailleurs raconté dans les livres qu’ils ont publiés

à grand tirage au lendemain de la défaite de

Nicolas, et leur manière d’instruire aujourd’hui le

procès des militants UMP me choque et m’attriste.

Vous dites : « Il me trouvera toujours à ses côtés »…

Vous m’avez compris. Oui, je serai pleinement à ses

côtés, quels que soient ses choix pour l’avenir.

Quand on vous entend affirmer cela, on se dit que

vous êtes convaincu que Sarkozy ne reviendra pas.

Ou alors que vous êtes tombé sur la tête…

Il y a une troisième option que vous ne mettez pas

sur la table, qui est la vraie. Vous devez accepter l’idée

que je puisse avoir un certain nombre de convictions

et un esprit beaucoup plus collectif qu’il n’y paraît.

Je pense aussi que l’intérêt supérieur de la France

doit l’emporter sur toute autre considération.

En clair, vous ne serez pas candidat si Sarkozy l’est ?

Exactement. Il y a un moment où le collectif doit

l’emporter sur l’individuel. Et celui qui vous le dit a

été caricaturé pendant des années.

Caricaturé ?

Un certain nombre d’observateurs n’ont pas toujours

pris le temps de regarder mon histoire. Quand je dis

que j’aspire à diriger mon pays, que je veux consacrer

l’essentiel de ma vie à son service, ce n’est pas

de manière personnelle ou égocentrique. Il y a un

temps pour chaque chose. J’ai toujours revendiqué

une ambition, je ne vais pas la mettre sous le boisseau

aujourd’hui.

« Sur trois ou quatre sujets,

avec le recul, nous aurions sans

doute pu aller plus loin. »

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