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24/04/2025

POINT DE VUE - Anne Hidalgo a instrumentalisé la capitale "refuge" pour en faire une ville marchepied.

POINT DE VUE - Pour les élus parisiens Catherine Lécuyer et Aurélien Véron, affiliés au groupe Changer Paris, Anne Hidalgo a instrumentalisé la capitale "refuge" pour en faire une ville marchepied.

Alors que la presse révèle que la Maire de Paris vise désormais le poste de haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, son bilan laisse un goût encore plus amer. Nombre de Parisiens se demandent rétrospectivement si la capitale n'a pas été sacrifiée sur l'autel de son ambition internationale : Anne Hidalgo clôt-elle le chapitre d'un engagement pour Paris ou celui d'une instrumentalisation de la capitale à des fins carriéristes ?

Une ville soi-disant refuge…

Pendant deux mandats, la maire de la capitale s’est évertuée à faire de Paris une vitrine de l’idéologie sans-frontières. Paris, "ville refuge", Paris, "terre d’accueil". En théorie, c’était noble. En pratique, ce fut le chaos. Partout, l’improvisation a pris le pas sur la planification et le réel s’est vengé. Anne Hidalgo a voulu faire de Paris un symbole international, au point d’oublier qu’une ville est d’abord un lieu de vie pour ceux qui y habitent. Elle a vanté l’ouverture sans se soucier de ses conséquences concrètes : saturation des structures d'hébergement d'urgence, multiplication des campements sauvages partout dans la ville, familles migrantes abandonnées dans les rues, riverains excédés, services municipaux débordés, réquisition de bâtiments publics dans les arrondissements, aux dépens des activités quotidiennes des Parisiens, etc. En faisant miroiter un eldorado à ceux qu'elle prétendait aider, elle les a plongés dans une indignité tout aussi insupportable.

Ironie ultime de cette gestion cynique : à l’approche des Jeux olympiques, ces migrants ont été discrètement évincés hors du périmètre touristique. A l'accueil médiatique a succédé le nettoyage silencieux avant l'arrivée des caméras du monde entier. Même la Gaîté lyrique, occupée pendant des semaines par des centaines de sans-abri, a fini par être évacuée dans l’urgence. Pendant ce temps, la Maire de Paris multipliait les interventions dans les instances internationales, les sommets climatiques, les tribunes dans la presse étrangère. Elle ne gérait plus la ville : elle préparait la suite. Aujourd’hui, la voilà candidate à l’ONU. Pour ceux qui ont observé son mandat de près, c’était cousu de fil blanc.

Un véritable marchepied

La politique d’Anne Hidalgo n’aura pas été une erreur de gestion mais un choix délibéré. Celui d’utiliser Paris comme une plateforme de son image, un laboratoire de ses expérimentations idéologiques, un marchepied professionnel. Nous savions que Paris n'était que le moyen d'accéder à un niveau supérieur depuis 2022, lorsque l'édile décida de trahir sa promesse en se présentant à l'élection présidentielle. Mais avec 1,75% des suffrages exprimés au 1er tour, plus lourde défaite de l'histoire des socialistes sous la Ve République, dont moins de 23 000 voix à Paris, soit à peine 2,17%, HIDALGO n'inspire manifestement plus confiance. Elle n'est plus à l'écoute des préoccupations des Parisiens et n'est plus présente sur le terrain. Elle défend d'autant moins bien leurs intérêts qu'elle n'a plus de vision et de projet pour Paris. Si son action est parfois saluée à l'international, c'est parce que de loin on voit le global, pas les détails, et que l'on profite des avantages sans subir le moindre des nombreux inconvénients.

Que la capitale ressorte de ses deux mandats plus fracturée, plus sale, plus endettée, plus dangereuse, plus bétonnée, plus épuisée qu’elle ne l’a jamais été ne semble pas émouvoir celle qui se rêve désormais en figure morale planétaire. Mais si ce chapitre se ferme dans le désenchantement, une nouvelle page peut s’ouvrir pour Paris. En 2026, la ville aura l’opportunité de tourner la page de l’instrumentalisation politique, pour renouer avec une gestion de proximité, responsable, soucieuse du quotidien réel des habitants. Après un quart de siècle de socialisme municipal, les Parisiens auront la possibilité de choisir l'alternance politique. La droite et le centre ont la responsabilité de la rendre possible. Avec une ambition forte : redonner aux Parisiens un cadre et une qualité de vie synonymes de libertés et d'opportunités, non de contraintes. Il est temps que Paris redevienne une ville vécue, pas simplement projetée !