Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/12/2011

Une note du sénateur Dominati

IRREEL

   Le vote du budget est toujours un acte politique fort, a fortiori en cette année de crise financière majeure et de prise du pouvoir par la Gauche au Sénat. Depuis ce changement de majorité lors du renouvellement de cette assemblée le 26 septembre dernier, nous assistons à des débats de pré-campagne présidentielle consistant à remettre en cause toutes les réformes mises en place par Nicolas Sarkozy.

   Trois lois proposées par la Gauche ont pu ainsi être votées avec une rapidité peu courante dans le processus parlementaire. Statut pénal du chef de l’Etat, abrogation du conseiller territorial, interdiction du travail le dimanche ; ces lois sont en général relativement simples puisqu'il s'agit d'annuler d'un trait des réformes qui ont pris plusieurs mois de gestation sans pour autant formuler d'autres propositions.

   Mais aujourd'hui, le vote du budget de l'Etat, après trois semaines de débat, nous plonge dans l'irréel.

   Le budget initial présenté par le gouvernement n'a pas fait l'objet d'une censure pure et simple ni même d'un projet de contre budget mais il a débouché sur un vote des recettes en forte croissance qui enregistre la création de trente taxes nouvelles pour une augmentation des impôts avoisinant 34 milliards d'euros dont 20 à la charge des entreprises.

   Mais comme du côté des dépenses, la Gauche a rejeté 20 chapitres budgétaires sur 32, l'éducation nationale, la police et autres missions régaliennes de l'Etat, ne sont plus financées et les fonctionnaires de l'Etat ne sont plus payés. Cela implique que ce budget irréel dégage un excédent budgétaire de 132 milliards d'euros.

     Cette journée de vote du budget est irréelle car elle survient au lendemain d'une rencontre urgente entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, qui elle même était impactée par un communiqué de l'agence Standard and Poor's concernant les 15 pays européens. Elle survient également 48 heures avant le sommet européen de Bruxelles où l'attitude de nos dirigeants nationaux sera observée par le monde entier. C'est ce moment que la majorité de Gauche au Sénat a choisi pour présenter ce budget fantaisiste.

   Avec mes collègues de l'opposition au Sénat, pour la première fois, et pour soutenir le gouvernement, j'ai voté contre un projet si délirant.

   Mais pour la première fois aussi, en prenant la parole comme à chaque discussion générale du budget depuis que je suis élu, j'ai eu la surprise de constater qu'aucun orateur n'a dénoncé la politique dite 'libérale' ou 'ultra libérale'. Sans doute parce que nous commençons à comprendre que pour sauver la France de la faillite, il nous faut changer de modèle, revenir à moins d’Etat et plus de libertés. Sans doute également parce que nos principaux voisins - à commencer par l'Allemagne - revendiquent l'application d'une politique qualifiée en France de 'libérale'.

Les commentaires sont fermés.