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27/04/2016

Le tripatouillage complice des chiffres du chômage

L'achiffrisme est le pendant de l'illétrisme : l'incapacité à lire et donc à comprendre les chiffres par beaucoup de médias et de politiques, de droite comme de gauche, par manque aussi de connaissance de l'entreprise...

Nouvel exemple ce mois-ci avec la publication par POLE EMPLOI du chiffre des inscriptions (et non du chiffre du chômage comme les médias aiment à le dire).

On apprend donc que le chômage aurait baissé de 1,7 % en un mois puisque le nombre de demandeurs d'emploi inscrit en catégorie A (demandeurs d'emplois sans aucun emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi) a reculé de 60 000. Que cache ce chiffre?

Qu'en réalité le nombre de chômeurs a augmenté une nouvelle fois.

- parce que ce chiffre ne concerne pas ceux qui ont travaillé même une seule heure dans le mois (les catégories B et C : les demandeurs d'emplois tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi mais ayant exercé une activité réduite). Or le nombre de ces chômeurs a, au contraire, augmenté en mars !

- parce que ce chiffre ne concerne pas ceux qui sont dispensés de rechercher un emploi ( les catégories D et E qui sont dispensés de rechercher un emploi parce qu'ils sont en stage, en formation, en maladie, bénéficiaires de contrats aidés, etc). Or le nombre de ces chômeurs a augmenté en mars !

- parce que ce chiffre ne concerne pas nos compatriotes d'outre-mer dont le nombre de chômeurs continue de croître. Pourtant, l'outre-mer recensait en mars 2016 quelque 259.000 demandeurs d'emploi en catégorie A et pas moins de 335.000 demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, dans l'ensemble des catégories !

- parce que ce chiffre ne tient pas compte des cessations d'inscription par radiation si POLE EMPLOI estime que vous avez fait insuffisamment de recherches de travail, parce que vous avez refusé de suivre une formation ou d'accepter un contrat-poubelle (+ 11 %)  et par défaut d'actualisation (+ 3%)

- parce que ce chiffre ne tient pas compte des personnes qui ne travaillent pas, souhaiteraient travailler, mais ne sont pas disponibles immédiatement ou ne recherchent pas d'emploi car elles se sont découragées. Ces personnes ne sont pas comptabilisées dans le taux de chômage au sens du BIT. L'Insee recense donc, à part, les personnes qui composent ce halo. En 2015, l'Insee a évalué le nombre de ces chômeurs découragés ou indisponibles à 2,86 millions.

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