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20/12/2013

Une note de Philippe DOMINATI

Pour gagner, il faut changer.

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Je répondais aux questions de Michel Field durant son émission le oui-non sur les municipales à Paris.

 

A quelques jours de la nouvelle année et de la trêve de Noel, je dois vous avouer mon malaise, ces derniers mois. Non pas que mes convictions s’émoussent ou que ma combativité s’érode, mais petit à petit la colère me gagne et comme nous savons tous qu’elle est mauvaise conseillère, j’ai préféré garder le silence.

Etre dans l’opposition face à un exécutif si affaibli, si contesté, en perte totale de crédibilité est une chose aisée. Chose aisée qui demande quand même une grande réactivité puisque les critiques pleuvent au sein même de la majorité de gauche, avec une grande violence et parfois même parmi les ministres, avant que nous, l’opposition, puissions nous exprimer. Il nous faut être vif, car tout le monde veut nous piquer le job… Les syndicalistes, les journalistes, les intellectuels, bref de l’extrême gauche à la gauche caviar tout le monde s'y met et l’on se demande qui a bien pu voter HOLLANDE….

Mais ma colère trouve son origine dans mon camp. Nous sommes maintenant à quelques semaines de la première élection nationale depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir et je mesure le doute qui nous gagne à Paris et au niveau national.

A Paris, l’opposition a une chance historique. Nous pouvons la saisir, mais nous pouvons également la gâcher. Ce qui semblait facile il y a quelques mois semble se transformer en une partition difficile à jouer. Lorsque le chef d’orchestre a du mal à s’imposer, n’arrive pas asseoir sa légitimité, et en fin de compte se réfugie dans l’isolement, il peut changer les musiciens, changer la partition et même jouer avec d’autres instruments, mais la cacophonie guette. Nous n’en sommes pas loin. Les craintes que je vous avais exprimées en avril dernier semblent se vérifier. Faut- il se taire ? Peut-on encore modifier le cours des événements ? Je le crois, mais il faut apporter à la campagne quatre inflexions :

1) Faire campagne sur nos valeurs

L’accord, pour obtenir l’union au premier tour, avec les centristes ne doit pas nous entretenir dans cette dérive illusoire qui consiste à séduire à tout prix les bourgeois-bohèmes. Cet accord a été extrêmement bien négocié…. par nos amis du MODEM et de l’UDI. Mais il n’est qu’un accord qu’entre des appareils politiques reflétant mal la sociologie de la capitale et de sa réalité politique. Il y a au moins autant de libéraux à Paris que de centristes ! D’ailleurs, il est préoccupant de constater la défection des quelques élus municipaux du MODEM qui il est vrai, derrière Marielle de SARNEZ ont voté pour François HOLLANDE et Bertrand DELANOE. Le prix cher payé de cette ouverture politique doit au moins nous permettre de faire campagne sur nos valeurs.

2) Faire campagne avec les élus de terrain

Cette campagne n’est pas une campagne présidentielle, il s’agit d’une campagne municipale au service des Parisiens qui doit se décliner dans vingt arrondissements. Ce qui se passe dans le 8e arrondissement, en s’affranchissant des contraintes imposées, devrait servir d’exemple dans beaucoup d’autres. D’ailleurs, Madame CHIRAC ne s’y est pas trompée lorsqu’elle a évoqué la situation du 5e arrondissement en manifestant sa reconnaissance à l’action de TIBERI. Les habitants de nos quartiers connaissent réellement ceux qui travaillent pour eux et ceux qui font du tourisme électoral.

3) Faire campagne sur notre différence avec une gestion socialiste de Paris

Le bilan de Bertrand DELANOE, au bout de douze ans, est affligeant. Les Parisiens paient beaucoup d’impôts pour quel résultat ? La ville est sale, les logements sont chers, l’activité économique est en déclin, rien n’est fait en faveur des entreprises et des entrepreneurs, donc le chômage augmente. Les transports, la sécurité, la pollution, l’hébergement des défavorisés sont autant de dossiers non traités, ou mal traités par le maire qui d’ailleurs n’arrive pas à s’entendre avec ses amis socialistes de la région sur ces thèmes. Nous avons beaucoup de choses à dire, et pourtant sur ces sujets notre projet semble flou car il n’est pas assez concret. Nous ne donnons pas l’envie aux Parisiens de provoquer l’alternance car ils ne perçoivent pas suffisamment la différence.

4) Faire une campagne avec un esprit d'équipe

Pour convaincre les Parisiens, le petit jeu des appareils politiques n’est pas déterminant. Les habitants de la capitale sont habitués aux célébrités et se laissent difficilement séduire s’ils n’ont pas le sentiment d’une farouche volonté pour les défendre et les représenter. Ils sont pour la liberté et un tantinet frondeurs pour pouvoir manifester leur indépendance lorsqu’ils doutent de la profondeur des convictions affichées. Pour vaincre la gauche, nous devons rassembler avec sincérité, tous ceux qui veulent que ça change et non pas nous contenter de préparer à une nouvelle séquence dans l’opposition. Croire que l’on peut gagner Paris uniquement grâce à une campagne médiatique est une terrible erreur. Les Parisiens veulent qu’on s’occupe d’eux, pas que l’on se serve d’eux.

Nous prenons du retard dans cette campagne, sur ces sujets, car l’UMP nationale se désintéresse de Paris. à croire que ses dirigeants se contentent d’observer Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, sans trop vouloir être associés à son destin. Je demande à notre candidate d’écouter et de rassembler, à Jean-François COPE et à François FILLON de s’investir. Je demande que l’on réunisse, au début du mois de janvier, tous ceux qui peuvent contribuer à la victoire pour prendre de nouvelles orientations, ensemble.

Cette situation se décline malheureusement sur tous les sujets d’importance nationale comme notre projet économique et fiscal ou la préparation des Européennes. J’aurai l’occasion prochainement de vous faire part de mes positions sur ces sujets.

Je veux la victoire de mon camp à Paris. Même si ces quelques lignes déplaisent, elles doivent servir d’alerte. Je mettrai toute mon énergie à défendre un projet municipal redonnant une chance pour notre cité en espérant que la raison reviendra dans nos rangs.

Meilleurs vœux pour votre famille et pour notre pays.

 

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