04/01/2010
A propos de la "diversité", le point de vue de notre Conseillère de Paris.
[Extrait de MEDIAPART] Le 26 novembre, deux jours avant le conseil national de l’UMP sur les régionales, un certain nombre d'élus ou de militants "issus de la diversité" ont lancé un appel au président de la République pour lui remémorer ses engagements en matière de renouvellement de la classe politique. Car six ans après les dernières régionales, où les élus UMP dits «de la diversité» avaient été remisés en queue de liste, «rien n’a changé», estiment-ils. «Si on n’a pas notre place aux régionales, on ne l’aura jamais», se désole Lynda Asmani, élue du Xe arrondissement de la capitale. Avec la réforme des collectivités territoriales, on va passer de 6.000 à 3.000 élus, les derniers élus seront les premiers sortants. En 2014, on sera le fusible qui saute, on va se retrouver sur le carreau.» «Ceux-là mêmes qui nous parlent d’intégration et organisent un débat sur l’identité nationale, sacrifient des gens qui ont fait le pari de cette intégration républicaine et les poussent à organiser une conférence de presse pour la diversité!», souligne notre Conseillère de Paris du Xe arrondissement qui ajoute : «Je n’ai jamais demandé de place au nom de mes origines mais je ne veux pas être discriminée au nom de ces mêmes origines.»
A "diversité", Lynda Asmani préfère d'ailleurs l'expression de «diversité légitime». Voire le terme de «pluralité». «Il faut aussi des gens d’origine sociale diverse. Or pour nous c’est parfois la double peine: une partie d’entre nous vient de classes sociales défavorisées, nos parents n’étaient pas des cadres sup, sinon ils seraient sans doute restés là-bas», explique-t-elle, évoquant son père qui «gagne 950 euros par mois».
Jean-Claude Beaujour raconte: «En 2007, Nicolas Sarkozy a demandé d’aller en terre de mission. Lynda Asmani et moi avons été envoyés à l’abattoir. On s’est battus, on a imposé aux candidats de gauche un second tour dans des arrondissements où l'UMP n'est pas la bienvenue. Après les élections, on a continué le travail de terrain. Il serait légitime d’être conforté avec des places éligibles.»
«Je ne suis pas la femme de ménage de l’UMP!», s’énerve Lynda Asmani, qui fait campagne sous les couleurs de l’UMP depuis 10 ans. Est-ce qu’on nous a fait confiance (lors de ces campagnes) ou est-ce qu’on est instrumentalisés ? Est-ce qu’on fait partie de cette famille ?», interroge-t-elle.
Mais pourquoi la promotion de la diversité bloque-t-elle à l'échelon local, tandis qu'elle a débuté au sommet de l'Etat? Pour Lynda Asmani, «(Les dirigeants de l’UMP) cherchent en permanence des jeunes talents, ils ne veulent pas qu’on s’ancre dans un territoire dans la durée. Ils ont peur qu’on devienne un contre-pouvoir. Ils veulent mettre des gens qui leur doivent tout.»
Commentaires
J'ai été contraint de supprimer plusieurs commentaires désobligeants pour notre Conseillère de Paris, Lynda ASMANI. Je rappelle que les commentaires ne sont ouverts que dans la mesure où ils ne mettent pas en cause une personne nominalement ou qu'ils ne sont pas injurieux.
Patrick AYACHE
Écrit par : Patrick AYACHE | 09/01/2010
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